Une Journée de Synchronicités et de Magie
Les Clés invisibles, le 7 mai 2013, tout bascule. Une décision m’habite, partir. Paris m’appelle, comme une promesse murmurée dans l’air.
Pourquoi Paris ? Je l’ignore. Peut-être pour y trouver quelque chose, ou quelqu’un. Peut-être pour me trouver moi-même. Une aventure sans carte ni boussole, juste l’envie de changer.
À Tigery, je suffoque. Les murs de ma maison m’enserrent, comme si je les avais habillés moi-même. Aujourd’hui, je brise ces chaînes invisibles. L’heure est lieu de respirer ailleurs.
Avant de partir, je prends soin de tout. Les sièges de ma voiture brillent d’un nettoyage méticuleux, et mon corps retrouve sa douceur après un gant de hammam. Je suis prête. L’aventure commence.

Rue Racine, un début prometteur
Je me gare rue Racine, une adresse qui semble déjà pleine de promesses. En empruntant la rue « Monsieur le Prince, » je souris au clin d’œil. En effet, mon amant est un Prince de sang, de Roumanie. « Il me poursuit, celui-là », pensais-je, une référence malicieuse à Steven.
Devant le Café des Éditeurs, je m’arrête un instant. Puis, je traverse le boulevard Saint-Germain avec une mission en tête : une tablette de chocolat Patrick Roger. Un délice incontournable. Et oui, j’adore ! Une idée surgit. Je décide de me rendre aux éditions « Le Cherche Midi », dans la rue éponyme. Sans hésitation, je retourne à ma voiture et prends la direction. Paris n’a pas de secret pour moi. Je me déplace avec aisance, et cette autonomie me remplit de fierté.
Direction rue du Cherche Midi
Une liberté douce et précieuse. À l’intérieur de la maison d’édition, je discute avec Marie Dupont. Les auteurs, les livres, tout prend une autre dimension sous son regard passionné. Elle me promet de m’accompagner dans mes démarches.
Je souris, puis je prends congé. Une fois dehors, une drôle de question m’obsède : Où vais-je ? Que fais-je ? Qui suis-je ? Un peu déboussolée, je me laisse guider par ma gourmandise.
Direction la rue de la Roquette, vers les éditions du Passage. Ironique, non ? Surtout quand je découvre qu’elles sont… fermées !
« Merde alors, et maintenant ? » Tandis que je réfléchis, Jean-Marc, un ami m’appelle. Je vois son nom s’afficher, mais je ne décroche pas. Pas envie de l’entendre, pas maintenant. Pour me recentrer, je pousse la porte d’une librairie.
Là, entourée par les livres, je retrouve un semblant de sérénité. Leur présence m’apaise, comme si chaque couverture murmurait une promesse d’évasion.

Le téléphone sonne. Cette fois, c’est Steven mon Prince Roumain. Curieuse de sa soudaine attention, je décroche. Il bafouille un timide « Où es-tu ? » Je lâche, sans réfléchir, un « Dans ton xxxx ! » – pas très classe, je l’avoue.
Mais sa réaction me surprend : il éclate de rire. Entre deux éclats de rire, il déclare qu’il ne peut vivre sans me voir, qu’il aime nos discussions et bla bla bla… Je soupire, mais quelque chose m’intrigue.
Une Clé invisible un hasard ?
Pourquoi pas ? Je décide de le rejoindre, sans trop comprendre pourquoi. Sur la route, déserte et apaisante, mes pensées s’emballent.
« Myriam, bon sang, tu vas encore céder. Toujours cette histoire de sexe, et bla bla bla. Et à Dame Chapelle , qu’est-ce que tu lui diras ?! » Elle t’a pourtant dit qu’elle te surveillait… Mais le doute s’efface. Je roule, calme, présente. Comme attirée par un aimant. Il m’accueille rapidement, presque trop fougueux.. Curieux…
Je pénètre dans son appartement, une chaleur étouffante m’enveloppe. Je file aux toilettes, et en revenant, il me tend un verre de jus d’ananas. Nous nous asseyons, mais je sens l’urgence de l’action. Il fait une chaleur torride, je crois que je vais encore céder.
« Viens, on sort au square », lui dis-je pour briser cette tension. Il accepte sans rechigner. En me dirigeant vers la porte, mon regard est attiré, par un éclat brillant. Un livre, est posé là, comme une apparition, en évidence sur un présentoir.
Je reste figée. Non, c’est impossible… et pourtant… Oui, c’est le livre « Un enfant, un prénom » , des éditions Minerva.
Une clé visible, une connexion inattendue
Mes yeux s’écarquillent. Je suis en plein délire, comme si un OVNI venait de se poser. Mon trouble est si palpable qu’il finit par l’éprouver lui aussi.
Sans détour, je lui demande : « Que fait ce livre ici ? » Il semble gêné. Presque hésitant, il finit par répondre : « Je l’ai trouvé dans une poubelle. Oui, dans le petit square où nous avons l’habitude d’aller.
Je l’ai vu briller, je l’ai trouvé dans un état impeccable. Ça doit bien faire un mois et demi, peut-être plus.
Oups! Mon esprit tourbillonne. Je lui explique, presque fébrile, que je connais ce livre, et surtout l’un des deux auteurs. Je cite votre nom Dame Chapelle, avec une précision qui ne laisse aucun doute. Ses yeux, déjà troublés, cherchaient une preuve de mon aveu.
Aussi avec empressement, je lui montre l’introduction où vous êtes citée. Il regarde, écoute, et je vois dans son expression qu’il est aussi perturbé que moi.
L’inexplicable flotte entre nous, créant un lien étrange, presque magnétique. Sans hésiter, il me tend le livre : « Je te l’offre », me dit-il.

Nous sortons pour nous rendre au square. Assis sur un banc nous ouvrons le livre ensemble, curieux de découvrir ce qu’il révèle sur nos prénoms.
Nous commençons par nos prénoms : Myriam et Steven. Puis, il mentionne son deuxième prénom, Stéphane. Sa mère l’appelle ainsi « C’est typique », lui dis-je, dans les familles bourgeoises, on appelle toujours l’enfant par son deuxième prénom.
Cette petite anecdote me ramène à ma tante Joséphine. Gouvernante chez les Casadesus, elle m’avait un jour expliqué cette habitude. Un détail d’apparence futile, mais qui ajoute une touche d’élégance à cette lecture inattendue.
Un Cadeau Plein de Mystère, une clé pour moi
La conversation se poursuit, et il m’avoue son troisième prénom : Allan. Intrigués, nous explorons ensemble la signification de ces prénoms dans le livre.
Il s’étonne : « Tu n’as qu’un prénom ? » Je ris. « Oui, un seul ! Heureusement, d’ailleurs. Avec trois prénoms, ce serait un chaos total. »
Cette simplicité amuse autant qu’elle intrigue. De retour chez lui, la conversation se prolonge. Mais soudain, son téléphone sonne.
C’est sa compagne, Laetitia. Je lui conseille de répondre, ce qu’il fait, visiblement agacé. Je patiente, sans rien dire. Pendant ce temps, mon propre téléphone sonne.

Une Surprise Téléphonique, encore une clé invisible?
Un numéro inconnu s’affiche. Je décroche, intriguée. « Bonjour, ici Chantal d’InterForum, le diffuseur. »
Je tremble en entendant l’identité de mon interlocuteur. L’étiquette résonne, imposante : Chantal
d’Interforum . Une plateforme sur laquelle Dame Chapelle m’avait faite inscrire, et ce, malgré mes protestations.
Dame Chapelle n’avait rien voulu entendre de mon blabla :
« Mais ce n’est réservé qu’aux libraires ! » avais-je tenté. Elle avait balayé mes doutes d’un geste, m’encourageant à m’inscrire coûte que coûte, en tant que toute nouvelle auto-entrepreneure attachée de presse et maison d’édition.
Et voilà qu’aujourd’hui, le téléphone sonne. Interforum me contacte ?! Mon cœur s’accélère. Une erreur, sûrement. Mais non. Ils me rappellent un détail que j’avais omis : mes coordonnées bancaires. Une simple formalité qui, contre toute attente, ouvre une porte que je pensais inaccessible.
Un Livre et un Regard
Je tiens encore dans mes mains tremblante, le livre écrit par Dame Chapelle. Une présence presque palpable s’en dégage, comme si ses mots continuaient de murmurer.
Elle me le répète souvent :
« Je vous ai à l’œil, et les signes du destin vous montreront que je suis là pour vous guider. » Ces paroles prennent tout leur sens à cet instant précis, comme si ce livre était bien plus qu’un simple objet, mais une clé vers la bonne voie.
Elle me demande simplement mon RIB, un détail que j’avais négligé, faute de croire réellement à mon acceptation. Pourtant, me voilà prise au sérieux, intégré là où je n’osais espérer
Ce simple coup de fil me laisse un sourire aux lèvres. Parfois, il suffit de tenter, même sans conviction, pour que la vie ouvre des portes inattendues.
Dame Chapelle et les Clés Invisibles
Tout s’enchaîne. Votre livre découvert chez Steven, les éditeurs rencontrés, le coup de fil du diffuseur, et cette librairie fascinante : « La Manœuvre » , rue de la Roquette. Un fil rouge, ou plutôt noir, lie tout cela… le chocolat.
La rue Roquette m’appelle à nouveau. Alain Ducasse a ouvert sa manufacture de chocolat. Un lieu unique, aménagé avec des meubles de la Banque de France.
L’odeur, riche et envoûtante, guide mes pas. C’est un endroit que j’adore, et aujourd’hui, il semble marquer la fin d’un itinéraire mystérieux et savoureux. Votre livre, découvert dans une poubelle par un certain prince STEVEN, me revient comme un trésor inattendu.
Offert en main propre, il porte une étrange symbolique, comme si le destin avait orchestré cette rencontre littéraire.
Tout a commencé ce matin, avec le nettoyage méticuleux des sièges de mon automobile et de mon corps. Ces gestes simples semblent avoir purifié plus que l’extérieur. Ce soir, mon âme se sent légère, propre, prête à avancer.
Et puis, ce coup de fil : l’ouverture imminente d’un compte diffuseur. Une étape concrète, symbolique.
Elle me rapproche d’un objectif clair : mon indépendance. Tout semble se lier dans un enchaînement presque mystique, comme un puzzle qui s’assemble pièce par pièce. Finalement, ce que l’on croit insignifiant – des objets, des signes, des événements – s’avère être de précieuses clés.
À qui sait les voir, les entendre, et surtout les saisir, ces éléments révèlent une harmonie secrète. Ce soir, je me sens heureusement, comblée par cette journée riche de mystère et de synchronicités.
Tout semble avoir trouvé un sens, comme si le puzzle s’était éclairé. Après vous avoir appelé, j’ai appelé mes amies Delphine et Valérie. Enthousiaste, je leur ai raconté cette histoire incroyable. Et leurs réactions m’ont réchauffé le cœur : des « Ohhh » émerveillés et des « Ahhh » fascinés.
La magie de cette journée était palpable, même au travers du téléphone.
Bisous Dame Chapelle et Merci